Le bien fondé des crypto-monnaies est clair pour chaque économiste et expert financier. Pour cette raison, la plupart des pays du monde ont commencé à discuter de la possibilité de créer des monnaies numériques sous le contrôle des banques centrales.
Pourtant, les législateurs de l’Union européenne entendent aller plus loin en proposant la création d’un portefeuille d’identité numérique à l’échelle de l’UE, ce dernier permettant aux propriétaires d’accéder aux services essentiels.
Création d’un portefeuille d’identité unique
Cartes d’identité, cartes d’assurance maladie, attestations diverses et bien d’autres documents pourraient bientôt disparaître d’Europe. En fait, ils risquent d’être numérisés avec des applications pour smartphone destinées aux citoyens de l’UE.
Lors de sa session du 15 mars, le Parlement européen a partagé la possibilité de créer un échange identitaire. Après le vote, les députés ont voté par 418 voix contre 103 (24 abstentions) pour négocier un mandat en faveur de l’ouverture de consultations avec les États membres de l’UE sur les révisions du nouveau cadre européen pour les identifiants numériques (eID).
Ils devraient également discuter de la création d’un portefeuille d’identité numérique européen, également appelé portefeuille EUDI ou portefeuille européen. Selon un communiqué officiel du Parlement européen, le système devrait avoir l’avantage de permettre aux citoyens de s’identifier et de s’authentifier en ligne sans dépendre de grands fournisseurs commerciaux comme Apple, Google, Amazon et Facebook. L’eID dispose d’un cadre juridique qui donne aux citoyens de l’UE la possibilité d’accéder numériquement aux principaux services publics au sein de l’UE. Mais ils ont également révélé que les citoyens ont un contrôle total sur leurs données et peuvent décider eux-mêmes quelles informations sont partagées et avec qui.
L’installation d’une politique d’adoption stricte
Il est relativement facile d’inventer de nouvelles méthodes d’identification, mais le plus difficile est de les rendre attrayantes pour la population cible. Pour de nombreux analystes, les portefeuilles européens, comme les cartes d’identité électroniques actuellement disponibles en Allemagne et dans d’autres pays européens, ne seraient pas faciles à adopter pour les citoyens dans leur vie quotidienne sans avantages réels.
Les législateurs européens semblent indifférents à ce facteur car ils ont pour objectif ambitieux de faire en sorte que 80% de la population ait accès à des portefeuilles de type crypto-monnaie d’ici 2030. Cela peut surprendre, mais cet objectif peut être atteint en exigeant que les portefeuilles soient pris en charge par les services gouvernementaux en ligne et les entreprises qui sont légalement tenues d’identifier leurs clients par le biais de tests de connaissances.
Gros challenge
Le défi pour les autorités ici est de rendre plus facile et plus efficace l’interaction des citoyens avec les services publics et les gouvernements. Pour ce faire, les processus de certification et de vérification doivent être mis en œuvre rapidement et efficacement, en particulier dans le secteur privé.
Par exemple, les grandes plateformes en ligne telles que Google et Facebook peuvent être obligées de demander à fournir des portefeuilles européens pour se connecter à leurs services, tandis que les petites entreprises peuvent prendre en charge les portefeuilles par le biais de dispositions non contraignantes et d’actes de mandat peuvent être obligées de le faire.
La prochaine étape de ce nouveau processus est l’organisation d’une session de négociation avec le Conseil européen. Nous nous concentrons principalement sur la faisabilité de ce système et sa mise en œuvre. Certains experts de la transformation numérique et de la protection des données ont déjà exprimé des doutes et des opinions divergentes sur la mise en œuvre du portefeuille, nous nous attendons donc à ce que ces négociations soient très difficiles.
